Racines...

Publié le par Mi-Lady/Mi-Zerbi

   Un petit tour au Brésil en ce mardi matin... mais le jazz, et surtout le blues, ne sont pas si loin que vous pourriez le croire. Mes sources : l'«International Herald Tribune» daté du 30 janvier -- Kaypie et Kfigaro, je compte sur vous pour rectifier les erreurs et réagir à l'article.

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   Dans les années 30, l'ethnomusicologue américain Alan Lomax se rendit dans le Sud profond des États-Unis, son magnétophone sous le bras, en quête de chanteurs de blues et de folk authentiques et encore inconnus. C'est lui qui fit enregistrer Muddy Waters et Woody Guthrie, entre autres, pour la première fois.
   Ce que l'on sait moins, c'est qu'au début de 1938, Mário de Andrade, Ministre de la Culture brésilien, dépêcha une «Folklore Research Mission» dans le nord-est du pays, qui était investie d'une mission similaire. Il souhaitait que l'on enregistre autant de musique que possible, aussi rapidement que possible -- avant que les influences du cinéma et de la radio aient commencé à altérer la culture musicale si particulière de la région.
   La mission, qui se déplaçait en camion, à dos de cheval ou à dos d'âne, enregistra tout ce qui semblait représenter un quelconque intérêt. Des chants interprétés par des mendiants, des cow-boys, des prêtres vaudou, des mineurs, des pêcheurs, des troupes de danseurs, des enfants en train de jouer...

   La collection a dormi pendant 70 ans dans les archives du ministère, avant de devenir enfin accessible au public, sous forme d'un coffret de six cédés qui apporte des indications précieuses sur les racines de toutes les formes de musique brésilienne, de la samba au mengue.
   Le coffret, intitulé «Música Tradicional do Norte e Nordeste 1938», contient plus de sept heures de musique. «Il s'agit là d'un évènement d'importance», dit Marcos Branda Lacerda, responsable de la parution. «Toutes les tendances essentielles, qu'elles soient d'origine européenne, africaine ou indienne, sont représentées et facilement identifiables.»
   La plupart des styles musicaux représentés sur ces cédés ont eu une influence capitale sur le mouvement Tropicalismo, fondé au Brésil dans les années 60 par Cateano Veloso, Tom Zé et Gilberto Gil -- tous trois originaires de l'État de Bahia, dans le nord-est, et qui reconnaissent l'influence que les musiques traditionnelles ont eue sur eux. Tom Zé dit ainsi :
   «C'est la musique que j'entendais tout petit dans le magasin de mon père, et c'est d'elle que viennent la richesse et la force de la musique brésilienne populaire. En tant que descendants des Portugais, Caetano, Gil et les autres «tropicalistas» ont assimilé l'influence de ce folklore, l'ont transformé et l'ont répandu dans le monde entier.»
   Zé fait également remarquer que la musique du Nordeste qui venait du Portgual était elle-même le résultat d'un brassage culturel. Si les paroles de certaines chansons viennent des troubadours du Moyen-Âge, l'influence arabe se fait clairement sentir dans la façon de chanter des interprètes.
   Et Zé d'ajouter : «Cette influence est toujours présente dans la musique populaire brésilienne d'aujourd'hui. Je l'entends quand Caetano chante. Il a acquis une façon très personnelle, très belle d'utiliser ces modulations qu'utilisaient souvent les chanteurs que nous entendions dans le Nordeste.»

   Bien que l'expédition de 1938 ait semblé s'intéresser plus particulièrement aux caractéristiques rythmiques des formes musicales du Nordeste, les troisième et quatrième cédés contiennent des duos de guitare, connus sous le nom de «repentistas». Comme le blues, ce style est basé sur un système de questions / répons et utilise souvent dans les vocaux le mélange de vantardises et d'insultes que l'on retrouve dans certaines chansons traditionnelles américaines : les «dozens».
   Et Larry Rohter, auteur de cet article, de préciser qu'il y a trente ans, après un voyage au Brésil, il fit écouter quelques enregistrements de «repentistas» au guitariste John Fahey. Fahey fut intrigué par l'accord et les gammes utilisés par les guitaristes brésiliens, et par la similitude qu'il entendait entre les voix des artistes du Nordeste et celles de bluesmen comme Son House et Bukka White.
   Tom Zé dit d'ailleurs :
   «Quand je pense aux ressemblances qui existent entre le blues américain et la musique du Nordeste, j'en ai des frissons.»

   (... la suite demain...)

Publié dans revue de presse

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K
hey joyeux anniversaire avec un peu de retard alors !! je ne savais pas ça !! ;)<br /> <br /> bises
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M
Merci Kfigaro -- bon sang, à force, je me sens vieillir en accéléré, moi !Bises à toi et bonne journée.
C
Hippy birthday<br />  au fait <br /> ma lady f'humour !
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M
Merci mon Cactus !:0010: et à bientôt !
C
Kikou : à propos de Racines le Molière est une réussite !<br /> Sissi !<br /> détournée de bises savantes à toi !
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M
Ben heureusement qu eje suis curieuse! C'est grâce à ça que j'ai vu que c'était ton anniversaire. Et comme il n'est jamais trop tard pour bien faire...Plein de bisous pour année toujours en forme.
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M
Je suis démasquée !Merci Mimi, gros bisous à toi !!
C
<br />  <br /> Bon n'anniversaire chtite Zerbinette !!!GROS BIZOUS !!!!! ;-)
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M
Merci mon Chti-Vampyr !Grrrrrros bisous à toi aussi !