Snap, crackle, pop !

Publié le par Lady D.

   Well, well, well... On dirait bien que la rubrique «blindfold» a vécu !

   Et que j'ai quelques problèmes au niveau de l'insertion d'images... la pochette et les mains du pianiste, donc, ce sera pour plus tard.

   Sans plus attendre donc, quelques mots (et même plus, je me connais, je me laisse toujours entraîner) sur le Out of the Afternoon (Impulse! IMP11802) de Roy Haynes, batteur historique tant pour ses états de service en tant que sideman (Charlie Parker, Lester, Monk, Sarah Vaughan pendant cinq ans, Coltrane, en remplacement d'Elvin...) que par son rôle de découvreur de jeunes talents : Hannibal Marvin Peterson, George Adams, Ralph Moore, Dave Kikoski... autant de musiciens qui se sont affirmés au sein des formations de Papa Roy, avant de faire les carrières en solo que l'on sait.

   Mais en 1962, c'est entouré de musiciens déjà reconnus qu'on le retrouve. Roland Kirk s'est déjà fait une belle place sur la scène jazz, moins peut-être pour son style profondément ancré dans le blues et le gospel, ce qui lui autorise toutes les libertés, que pour son côté phénomène : dans la panoplie de Rahsaan, pas moins de quarante-cinq instruments plus ou moins classiques, du sifflet au cor anglais, du stritch au saxophone ténor. Et bien sûr, cette particularité : Rahsaan joue de deux, voire trois instruments à la fois. Ici, manzello et ténor sur «Moon Ray», par exemple, manzello, ténor et stritch sur l'exposé de «Snap Crackle» -- avant un solo de flûtes qui vaut qu'on s'y attarde : à la traversière vient s'ajouter une petite flûte droite, qu'il s'est insérée dans la narine. Il semble bien que ce «Snap Crackle» contienne aussi le premier exemple enregistré de «flûte grognée», l'autre marque de fabrique de Rahsaan.
   Bon. Bien sûr, le procédé est spectaculaire. Mais loin d'être gratuit. Ce qui frappe, c'est l'unité de son, la synchronisation parfaite entre les deux voix, impossible à obtenir sinon. J'aime à dire que cet homme là avait trop de musique en lui pour qu'un seul instrument suffise à l'exprimer toute...

   Au piano, Tommy Flanagan, l'un des plus merveilleux stylistes que le jazz ait connus. Irréprochable de bout en bout, bien sûr. A la contrebasse, le solidissime Henry Grimes -- Extrait du «Dictionnaire du Jazz» de Clergeat, Carles et Comolli : «Inactif depuis la fin des années 60 au point que la nouvelle de sa mort n'atteint les milieux du jazz qu'après plusieurs mois de retard». Rectificatif : avec plusieurs années d'avance, plutôt, vu qu'Henry ressuscita, et de fort belle manière, voici quelques années, pour entre autres une tournée en France !

   Et... quid de Roy Haynes ? Je me contenterai de citer Rahsaan, qui dit les choses bien mieux que je ne saurais les dire, surtout aujourd'hui : «Je l'apprécie tellement. Il joue avec beaucoup de spontanéité et ne se met jamais en travers de votre chemin. Et il fait plus que marquer le tempo. Moi, je l'entends faire parler cette batterie !»

   Roy... Haynes... !  

 

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«Snap Crackle» - Roland Kirk (manzello, stritch, ts, flutes), Tommy Flanagan (p), Henry Grimes (b), Roy Haynes (dm) - Enregistré le 16 mai 1962 à Englewood Cliffs, New Jersey.

Publié dans disques de chevet

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D
Remarquable post.<br /> Bonne nuit Lady.<br /> A demain Domi,un bisou suffit?
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L
Oui, mon Duke. Tutto va bene.Merci à toi, et une bourriche de bisous iodés.
E
c'est pas que ça me fasse plaisir qur TOI tu ais des pbs pour l'insertion d'images, quoique... pour 1 fois que ça n'est pas moi...
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L
Du passé, tout ça ! Du passé ! Tout va bien maintenant -- et par chez toi ? Hmmm ??? C'est pas que ça me ferait plaisir, mais..........
S
Snap, Crackle and Pop, c'est pas les trois lutins des Kellog's Rice Crispies?SysT
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L
Bien vu, Sys !