Flashes of 1997
Premier contact avec Andrew Cyrille, en gare de Bayonne : oubliable ; oublié, d'ailleurs.
Un peu plus tard, en ma qualité d'accompagnatrice, j'ai hérité, comme Alain l'agent amateur et les musiciens, d'un joli badge plastifié aux couleurs du festival Jazz aux Remparts. La seule différence, c'est qu'eux, ils ont un badge à leur nom. Sur le mien, il y a marqué «Sir Roland Hanna» ; Roland est le leader du trio.
Là, un petit aparté. Question phonétique, l'anglais est une langue redoutable. Plus de mille graphèmes (façons d'écrire) une quarantaine de phonèmes (sons). Pour comparer, le français possède 190 graphèmes pour 35 phonèmes, et l'italien, 33 graphèmes pour 25 phonèmes. En d'autres termes : il est quasiment impossible de se fier à l'écrit pour arriver à prononcer de l'anglais sans se planter . Le salut est dans la pratique. Fin de l'aparté.
Je rigole en voyant mon badge au nom de Roland et je demande à Andrew :
- Maybe I should grow a beard?
Et bien sûr je me plante. Au lieu de /bird/, la barbe, je prononce /beurd/, l'oiseau. Pas étonnant qu'il me regarde d'un air interloqué. Je rattrape le coup comme je peux :
- Well, maybe I should grow some feathers, then ?
Ça ne le fait même pas rire. Pas grave. Andrew Cyrille peut être une vraie tête de lard quand il veut ; tout comme il peut être adorable une heure plus tard.
Andrew a appris le français au collège et là, il a décidé de profiter de ces quinze jours de tournée pour s'y remettre sérieusement. Je fais une répétitrice toute désignée. Mais au fait, s'enquiert-il dans la soirée, alors que nous dînons au son du Count Basie Orchestra with special guest : Benny Carter -- et with James Leary, dit «Pretty Face», à la contrebasse --, au fait, c'est vrai ça. Comment s'appelle-t-elle donc, la charmante répétitrice ? Dominique ? Vraiment ?
- Dominique, nique nique, la-la-laaa la-la-la-laaa...
- Non, pitié... bredouillé-je, effondrée sur la table. Pas ça... Andrew, please... Tout sauf ça...
Qui a dit que la culture française ne s'exportait pas ?
Un peu plus tard, en ma qualité d'accompagnatrice, j'ai hérité, comme Alain l'agent amateur et les musiciens, d'un joli badge plastifié aux couleurs du festival Jazz aux Remparts. La seule différence, c'est qu'eux, ils ont un badge à leur nom. Sur le mien, il y a marqué «Sir Roland Hanna» ; Roland est le leader du trio.
Là, un petit aparté. Question phonétique, l'anglais est une langue redoutable. Plus de mille graphèmes (façons d'écrire) une quarantaine de phonèmes (sons). Pour comparer, le français possède 190 graphèmes pour 35 phonèmes, et l'italien, 33 graphèmes pour 25 phonèmes. En d'autres termes : il est quasiment impossible de se fier à l'écrit pour arriver à prononcer de l'anglais sans se planter . Le salut est dans la pratique. Fin de l'aparté.
Je rigole en voyant mon badge au nom de Roland et je demande à Andrew :
- Maybe I should grow a beard?
Et bien sûr je me plante. Au lieu de /bird/, la barbe, je prononce /beurd/, l'oiseau. Pas étonnant qu'il me regarde d'un air interloqué. Je rattrape le coup comme je peux :
- Well, maybe I should grow some feathers, then ?
Ça ne le fait même pas rire. Pas grave. Andrew Cyrille peut être une vraie tête de lard quand il veut ; tout comme il peut être adorable une heure plus tard.
Andrew a appris le français au collège et là, il a décidé de profiter de ces quinze jours de tournée pour s'y remettre sérieusement. Je fais une répétitrice toute désignée. Mais au fait, s'enquiert-il dans la soirée, alors que nous dînons au son du Count Basie Orchestra with special guest : Benny Carter -- et with James Leary, dit «Pretty Face», à la contrebasse --, au fait, c'est vrai ça. Comment s'appelle-t-elle donc, la charmante répétitrice ? Dominique ? Vraiment ?
- Dominique, nique nique, la-la-laaa la-la-la-laaa...
- Non, pitié... bredouillé-je, effondrée sur la table. Pas ça... Andrew, please... Tout sauf ça...
Qui a dit que la culture française ne s'exportait pas ?